Lors d’un bilan pour une fragilité osseuse, soit en prévention primaire, soit en prévention secondaire, le bilan phosphocalcique a une place importante. Il peut être réalisé soit pour compléter l’évaluation d’une ostéoporose chez la femme, soit lors du bilan des causes secondaires non ostéoporotiques de fragilité osseuse, qui expliquent jusqu’à 50 % de la fragilité osseuse chez l’homme. Nécessaire à la minéralisation osseuse, le calcium et le phosphate forment les cristaux d’hydroxyapatite, principal composant minéral de l’os. 

Leur absorption digestive, excrétion rénale et stockage dans les os (minéralisation osseuse) sont régulés par le couple vitamine D (vit D) et parathormone (PTH). Ils interviennent dans la fonction mécanique de l’os, qui est par ailleurs leur réservoir, à partir duquel ils sont relargués à la demande dans la circulation pour maintenir des concentrations sanguines stables, nécessaires à leur fonction dans la signalisation cellulaire. Une perturbation de la minéralisation entraîne une fragilité osseuse, que ce soit sous forme d’ostéomalacie ou d’ostéoporose. Pour rappel, l’ostéomalacie est une ostéopathie métabolique diffuse qui affecte tout le squelette et qui se caractérise par un retard de minéralisation de la matrice osseuse nouvellement formée, conduisant à une accumulation de tissu ostéoïde. 

Elle entraîne une fragilité augmentée du squelette, et est responsable de la survenue de fractures spontanées apparaissant principalement aux côtes, au bassin et de fractures pathologiques aux membres inférieurs. Le traitement de la fragilité osseuse comprendra le traitement du déséquilibre phosphocalcique, avec des résultats cliniques souvent spectaculaires.